J’avais l’impression quand j’étais encore en école que lancer sa start-up était devenu le seul moyen d’avoir un impact important sur le monde aujourd’hui. Avec quelques amis, nous avions lancé notre entreprise pour commercialiser une application soi-disant au service de la planète. Après plus d’un an de travail, nous avons collectivement décidé de mettre fin à l’aventure, le bilan était sans appel : malgré un intérêt prononcé des clients et des investisseurs, nous étions en train de créer une application relativement inutile qui répondait à un besoin qu’elle avait elle-même créé. Aujourd’hui, je suis cheffe d’équipe informatique au sein d’une grande entreprise ferroviaire. J’adore mon équipe et ce que nous faisons. Les systèmes que nous développons rendent chaque jour le train plus efficace pour 27 millions de voyageurs. J’en veux beaucoup à mon école d’avoir construit cet idéal de start-up, on passe notre temps à inventer des conneries alors qu’il y a des besoins immenses dans des industries existantes qui ont un impact bien plus important et plus positif pour la planète et pour les gens. J’innove bien plus aujourd’hui au sein d’une grande entreprise publique que lorsque j’étais en start-up.

Les 15 chantiers identifiés par le collectif Pour un réveil écologique mettent le doigt sur des compétences collectives essentielles à activer, avec une vision d’ensemble, laissant chacun libre d’imaginer comment rejoindre ces chantiers à partir de ses propres compétences. Ils rappellent aussi en creux que ces chantiers ne sont pas joués d’avance, comme les trajectoires scolaires et professionnelles. Un travail stimulant.